Histoire du Grand Noir
Des plaques, portant les inscriptions "gué aux ânes", "la mort aux ânes" ou "cimetière des ânes", encore accrochées aux façades des maisons bordant le canal de Berry, témoignent, tout comme Asnières (nom fréquent de lieux-dits en Berry), de l'importance des ânes dans la région depuis plusieurs siècles.
Des plaques, portant les inscriptions "gué aux ânes", "la mort aux ânes" ou "cimetière des ânes", encore accrochées aux façades des maisons bordant le canal de Berry, témoignent, tout comme Asnières (nom fréquent de lieux-dits en Berry), de l'importance des ânes dans la région depuis plusieurs siècles.
Dans le sud des départements du Cher et de l'Indre (pays de bocages, appelé Boischaut) aux nombreuses petites exploitations, l'âne était l'animal de trait du paysan Berrichon. Pour le travail des champs, des vignes, le choix des animaux s'est orienté au cours des décennies vers la sélection d'animaux grands, forts, dociles mais restant vifs. De plus, vers le milieu du XIXème siècle, les ânes - qui n'étaient pas toujours grands et noirs - ont remplacé les hommes pour la traction des péniches sur le canal du Berry ou en remontant vers Paris, sur le canal de Briare et ses dérivés.
Certaines sources bibliographiques font mention d'un apport d'ânes en provenance d'Algérie vers les années 1850, suite la conquête de celle-ci. Mais en fait, en dehors de tout contrôle officiel, il est bien délicat de suivre les origines de la race. Les témoignages deviennent abondants à partir du début du XXème siècle. Nous voyons cette époque, au travers de nombreuses cartes postales anciennes, apparaître ces ânes grands et noirs dans les travaux agricoles, l'attelage de carrioles, le halage des péniches.
La population est encore si importante au milieu du siècle que, dans le film de Jacques TATI "Jour de Fête" tourné en 1947 Sainte Sévère sur Indre, les Ânes Grand Noir du Berry sont présents dans de nombreuses scènes.
L'Âne Grand Noir du Berry serait ainsi issu d'une tradition paysanne, sélectionné essentiellement pour les besoins d'une agriculture pauvre.